J a z z - P a s s i o n

 

19. De l'argent, de la sociologie, de l'ethnologie, etc...

et du jazz.

I. Jazz et argent : un préjudice aux multiples facettes.


Accueil Jazz-Passion => index => De l'argent, de la sociologie, de l'ethnologie, etc... et du jazz => Jazz et argent

A. Présentation

B. 1er sujet : Le prix de la culture.

C. 2ème sujet : Des journalistes.

D. 3ème sujet
De la solitude des musiciens de fond.

E. Avertissement à tous les animateurs, organisateurs, producteurs
et créateurs d'évènements artistiques ainsi qu'à tous les artistes.

F. Au sujet des intermittents du spectacle,
et notamment des musiciens de jazz. 


Cette rubrique sera complétée au fil du temps et de notre disponibilité.

Si vous désirez y participer,
vous pouvez nous adresser des informations sur ces sujets,
voire un petit texte s'y rattachant.


 

A. Présentation.

Nous souhaitons débuter cette rubrique par la question de l'argent en regard de l'accès du public à la musique car vous conviendrez bien vite, en lisant les lignes qui vont suivre, que c'est un sujet essentiel pour les passionnés de jazz (mais aussi de toutes autres musiques).

Nous développerons ultérieurement cette rubrique (nous espérons que vous y participerez !).

Dans l'immédiat,
nous lancerons quelques pavés (le joli mois de Mai y est propice !) dans cette mare,
qui est loin d'être claire, pour ne pas utiliser de qualificatifs grossiers
mais probablement plus appropriés.
A notre goût, ces pavés conviennent tout à fait quand on touche à une passion,
et l'excès sera donc de rigueur.

Voici, pour l'heure, trois premiers sujets.

 

© Copyright Dr Gilbert Maurisson, Jazz-Passion, 2002.
Page maintained by Christian Boullangier, août 2002.


index

 

B. 1er sujet : Le prix de la culture.

Ce premier sujet concerne d'ailleurs la musique en général : comment se fait-il que dans de grandes surfaces*, qui se disent, de plus, spécialisées dans la vente de la musique, on ne trouve que très peu de CD à moins de 15 euros (à la différence, par exemple, de Paris Jazz Corner** ou de Croco Jazz** que, au passage, nous vous recommandons, hot-ement !) et que de la plupart frisent les 20 - voire les 25 - euros.

Et la "culture pour tous" ?

A croire que ces grandes surfaces souhaitent que les gens achètent, à moyen et long terme, de moins en moins de disques et qu'ils se retournent vers les pirates (copies sur ordinateur ou récupération sur Internet).
Bonjour les dégâts pour les artistes. A croire aussi qu'en fin de compte (dans les deux sens du terme !), ils n'ont pas beaucoup d'attention pour les artistes !

Il serait temps que ces grandes surfaces ne raisonnent plus en se disant qu'il n'y a pas à hésiter à vendre plus cher même si elles vendent plus en nombre.
Quant au nombre, il convient de leur rappeler (mais ils le savent très bien...) que les passionnés de musique, et particulièrement de jazz, sont souvent des CD-vores (et LP-vores) insatiables !
Mais il y a des choses que les consommateurs finiront par ne plus digérer !

Il en va de leur crédibilité à venir (et dans un futur pas si lointain).

A SUIVRE ?


* i.e. par exemple*** : CANF et Nigriv.

** Paris Jazz Corner : 5, rue de Navarre, 75005 Paris ; tel : 01 43 36 78 92.
Croco Jazz : 64, rue de la Montagne Sainte Geneviève, 75005 Paris ; tel : 01 46 34 78 38.

*** En fait, ce sont les principaux exemples !
Et ils ne donnent certainement pas le bon
exemple. Ce qui se comprend aisément puisque leur principal objet (même s'ils se targuent de dire qu'ils "aiment" la musique et qu'ils sont les "défenseurs de la cULTURE" ; avec effectivement parfois, pour ne pas dire souvent, un "c" minuscule) est de faire le maximum de fric sur le dos des consommateurs ainsi que sur leurs... personnels qui ne sont pas toujours bien payés et qui travaillent souvent dans des conditions précaires, avec des pressions de toutes sortes, notamment pour les horaires du soir et des "week-end" (sic) ; dixit un médecin généraliste (que vous ne connaissez pas) ; c'est fou ce qu'un médecin peut apprendre dans l'enceinte de son cabinet quand il prend le temps d'écouter les patients ! On devrait d'ailleurs demander aux médecins de dresser la liste de ces perles pas très brillantes et leur conseiller de la transmettre, pour info, à qui de droit****.

**** i.e. par exemple le ministère du Travail, mais aussi de la Santé (de l'influence des conditions de travail sur les personnes : qui est responsable ?).

© Copyright Dr Gilbert Maurisson, Jazz-Passion, 2002.
Page maintained by Christian Boullangier, août 2002.


index

 

C. 2ème sujet : Des journalistes.

Ce deuxième sujet concerne la partialité, ou l'impartialité, qui se glisse entre les lignes des articles que concoctent nos journalistes professionnels. Là aussi, ce n'est pas spécifique au jazz.

Nous ne voulons pas faire le procès de qui que ce soit, et d'ailleurs nous ne citerons personne à notre barre, et nous sommes conscients qu'un journal, pour vivre, a besoin de rentrées d'argent autres que celles de ses lecteurs.
Il conviendrait peut-être que des aides soient apportées à certaines de ces revues : par exemple sous forme de subvention par des ministères ou d'autres organismes publics, ou de coédition.

Et, surtout, il conviendrait de créer une charte juridique permettant d'éviter que trop d'exigences soient demandées par les annonceurs en rapport avec les publicités glissées dans ces revues ; ce qu'il serait urgent de faire (et d'autant plus pour le bien-être du Lecteur).
Une mention serait à ajouter, d'une part, pour limiter le nombre de ces publicité : le lecteurs n'achète pas un journal pour lire des publicités (n'est-ce pas un peu ÉNORME de l'oublier !) !.
Pour les revues télécommandées à quasi 100% par un gros groupe financier (suivez quel doigt ?) et qui ne se gênent pas pour placer un nombre excessif de publicités
*, on pourrait envisager de proposer leur interdiction à la vente ; la diffusion en devrait être uniquement GRATUITE !

Revenons en détail à la question de la partialité, ou impartialité, qui se glisse entre les lignes des journalistes.
Prenons le cas des disques chroniqués, aussi bien en ce qui concerne les rééditions que les nouveautés.

Nos journalistes encensent parfois excessivement certains disques. Et cela est suspect !
On pourra y revenir ultérieurement, de façon ponctuelle.

Pire : ils oublient (i.e. ou plus précisément, on leur fait oublier...) de chroniquer de nombreux chef-d'œuvres. Censure financière oblige ; cela est extrêmement probable.
On pourra aussi y revenir ultérieurement, de façon ponctuelle.

Un exemple, cependant, au passage (avec les preuves à l'appui !), concernant une réédition : celle d'un disque de Chuck Wayne "String Fever" avec un génial trompettiste méconnu (Don Joseph), et qui, de surcroît, a peu enregistré.
A l'occasion d'une conversation avec un journaliste, qui publie régulièrement des chroniques de disque dans une revue de jazz, celui-ci m'a indiqué qu'il était surpris d'avoir appris que sa chronique de jazz n'avait pas été retenue par le rédacteur en chef de ce journal. Le motif avancé étant qu'on ne peut pas tout chroniquer et qu'il ne faut pas se disperser dans le choix des chroniques au risque d'embrouiller
** le lecteur...
J'ai proposé à ce journaliste déçu une autre explication (cf. infra) !

Dans le domaine de la mise à l'ombre par nos chroniqueurs, il convient, avant de refermer (temporairement !) ce sujet, d'en évoquer un, particulièrement scandaleux.

La plupart des disques (forts nombreux et de très grandes qualité dans au moins 90% des cas, avec un nombre étonnant de disques devenus très rares, mais aussi des nouveautés***) édités par Fresh Sound Records (FSR) sont rarement chroniqués dans la plupart des revues de jazz (depuis la rédaction de ce texte, j'ai trouvé un article de trois pages d'Alain Gerber sur FSR : Pour qui SOUND le FRESH, in Jazz Magazine, n°385, septembre 1989).
Cela a été pour moi un sujet de réflexion à plusieurs reprises ces dernières années, et j'ai essayé, tant bien que mal, d'obtenir des informations pour avoir une réponse à ce fait, a priori, incompréhensible.
La seule réponse que j'ai à apporter aujourd'hui, c'est qu'une véritable cabale aurait été développée à l'encontre de FSR.
Derrière FSR, il y a un nom : Jordi Pujol. Il écrit d'ailleurs souvent des Liner notes dans les disques qu'il produit (notamment les rééditions). En lisant ses écrits et en parcourant ses catalogues, on a l'impression de quelqu'un qui est passionné de jazz (et d'ailleurs aussi d'autres musiques) et qui a de solides connaissances en la matière.
D'ailleurs, en créant FSR au début des années 1980, avec Pedro Soley et Luis Moreno (ce dernier créa ensuite son propre label M&M), il souhaitait pouvoir publier les disques qu'il appréciait le plus pour son propre plaisir, et pour le faire partager.

Personnellement, quand je suis devant un de ses CD ou de ses LP, je constate :

1/ que très souvent la couverture est très bien faite (reproduction très précise de l'original ou création d'une pochette "originale" judicieuse) ; ce que vous pouvez constater de suite en vous reportant sur ce serveur en 8.D. ;
2/ qu'il ne manque jamais de précisions sur la séance proposée, notamment en ce qui concerne les dates d'enregistrements. Or, combien de labels ne les précisent pas ! Je serais tenté, à ce propos, de décerner la palme à Atlantic qui les mentionne rarement et, en tout cas, JAMAIS au dos des CD (ce qui n'est pas adéquat puisque les CD sont très souvent scellés) ;
3/ que le disque CD est lui-même souvent attractif (reproduction de la couverture sur le CD lui-même) ;
4/ que la qualité du son est bonne :
5/ qu'il n'hésite pas à "remplir" la "galette" avec des prises non retenues initialement (Alternate takes), voire à scinder des séances d'enregistrement ou à rajouter des séances inédites pour dépasser souvent les 60 minutes.

On peut cependant avancer deux reproches : les auteurs des pochettes originales (et notamment des photos) sont rarement mentionnés et les Liner notes sont souvent imprimés avec des caractères qui ont une taille nécessitant parfois le recours à la loupe.

Il conviendrait aussi qu'il étende son circuit de distribution même aux disquaires qui n'utilisent pas les grands circuits de distribution (et qui n'ont pas les moyens, pour un titre donné, de passer des commandes en grand nombre (n'est-ce pas, Gilles...).
En effet, on constate que l'on trouve cependant souvent certains des disques de FSR dans des grandes surfaces spécialisées, comme la FNAC et Virgin.
On ne trouvera pas forcément les disques de musiciens peu connus (quoique l'on doit pouvoir les commander à la FNAC mais... à des prix un peu excessifs), mais ces grandes surfaces ne peuvent pas éviter certains labels que diffuse aussi FSR, comme RCA
**** (où on y trouve par exemple un grand nombre des enregistrements de Shorty Rodgers ainsi que celui de... Chuck Wayne, évoqué plus haut ; donc CQFD peut-être), Dawn (avec notamment les excellent Zoot Sims), Vee Jay (avec les excellents Paul Chambers ou Wynton Kelly) et des musiciens devenus incontournables en raison de la renommée qu'ils ont acquise (au prix de leur travail ou de la mode) comme, par exemple, le pianiste Brad Mehldau.

En tout cas, quand, dans des conversations concernant FSR, j'entends des personnes dire que la qualité des enregistrement de FSR laisse à désirer, cela me laisse pantois et songeur (mais pas le moins du monde quand c'est un journaliste qui transmet ce genre de ragot, qu'il n'oserait cependant jamais glisser dans son stylo au risque de discréditer complètement le journal où il sévit et cela, il le sait très bien !).
D'autres disent que Jordi Pujol aurait réédité des disques sans en avoir acquis les droits. Je n'ai pas d'informations corroborant ce fait.
Si cela était le cas : deux questions s'imposent. Faut-il alors priver le public de cette musique pendant des décennies ? Pourquoi les ayant-droits n'ont-ils pas réédité ces disques plus tôt (cf. infra, à ce propos) ?

Tout ceci, pour conclure que je pense que certaines personnes (malheureusement trop influentes) sont terriblement jalouses de Jordi Pujol pour des raisons qui ne m'intéressent pas si elles sont d'ordre personnel. Je me trompe peut-être. Alors merci de bien vouloir me trouver une autre explication.

La mesquinerie peut siéger partout. On peut la négliger si elle reste dans son petit coin, dans ses pantoufles. Ce qui n'est pas le cas quand elle devient trop encombrante au mépris de la diffusion des œuvres et donc au mépris des passionnés de jazz.
D'où notre propos exacerbé mais qui me semble tout à fait fondé !

Et, pour terminer ce point, nous ne manquerons pas, pour notre part, de saluer le travail de Jordi Pujol et de le remercier de toutes cette manne qu'il sauve des oubliettes pour notre plus grand plaisir.
Nous souhaitons dire aussi combien nous apprécions certaines de ses dédicaces qu'il fait parfois, à la suite des Liner notes, pour des musiciens ou leur famille (cf. sur ce serveur en 8.D. où nous avons reproduit certaines pochettes de disques qui en comportent) comme la très belle dédicace à Carol Baker dans le disque
Burnin' de Chet (il a même reproduit le buste de Chet et mentionné comment se le procurer !).

A SUIVRE ?


* Publicités qui donnent l'impression d'émaner d'annonceurs différents... Mais il s'agit, en fait, de filiales d'un même groupe gargantuesque.
Publicités dont le nombre excessif nous rapproche (ainsi que les rédacteurs de ces revues) d'un certain Big Brother (malsain comme toujours puisqu'il fait fi de la qualité des œuvres, du goût des lecteurs et de la liberté de choisir des lecteurs, comme des rédacteurs). retour

** Si il y a embrouille, elle vient plutôt de ce rédacteur en chef lui-même ! retour

*** A vous de juger en lisant le catalogue de FSR !
Si vous ne l'avez pas, vous pouvez le consulter chez Croco Jazz (64, rue de la Montagne Sainte Geneviève, 75005 Paris ; tel : 01 46 34 78 38) ou essayer de vous le faire adresser par la poste en envoyant un e-mail à FSR : bluemoon@bluemoon.es ou un fax : +34 934157391. retour

**** Il diffuse aussi Blue Moon, El Bandoneon, Tumbao/Cuban Classics et Ubatuqui, etc.
A noter, en ce qui concerne directement FSR, une belle autre corde à son arc : la collection Fresh New Talents (Brad Mehldau, mais aussi Chris Cheek, Matt Renzi, Mark Turner et bien d'autres dont certains sont peu connus) avec plus d'une centaine de titres. C'est bien aussi de se pencher sur le jazz d'aujourd'hui et avec si peu de parcimonie. retour

© Copyright Dr Gilbert Maurisson, Jazz-Passion, 2002.
Page maintained by Christian Boullangier, août 2002.


index

 

D. 3ème sujet : De la solitude des musiciens de fond.

Avec ce troisième sujet, nous souhaitons aborder les difficultés d'édition de certains musiciens.
Il s'agit certes souvent de musiciens peu connus, mais parfois il s'agit de musiciens célèbres et/ou de notoriété incontestable.
Pour l'heure, nous évoquerons les problèmes de ceux-la.

D'ailleurs, nous ne ferons qu'effleurer, à partir de quelques exemples, les problèmes soulevés par cette situation.

Premier exemple : En 1957 et en 1958, John Coltrane et Thelonious Monk se sont produits ensemble dans un célèbre club, le Five Spot.
Plusieurs heures d'enregistrement ont été réalisées par la femme de John Coltrane, ainsi que, en répétition, au domicile de la Baronne Nica de Koenigswarter .
Il paraît que John Coltrane passait des heures à écouter, les yeux fermés, les enregistrements réalisés par Naïma (soyons bien clair : il ne s'agit pas de ceux publiés dans le commerce). Ils constituaient pour lui, presque le sommet de la musique !
Ces enregistrements n'ont jamais été édités (hormis 40 minutes éditées par Michael Cuscuna).
Pour plus de précisions à ce sujet, nous vous conseillons de vous reporter au livre de Jacques Ponzio et François Postif (
Blue Monk), notamment aux pages 186-187.
C'est incompréhensible. Et ce d'autant plus si l'on songe à l'aura dont bénéficie (à juste titre) John Coltrane.
Actuellement, ils seraient en possession de Ravi, le fils de John Coltrane.

Souhaite-t-il garder ces bandes pour lui-même ?
Si cela était le cas, c'est très discutable, ou plus précisément pas "correct" pour les passionnés de John Coltrane ; leur passion permettant aussi de perpétuer la mémoire de son père.
Et, d'ailleurs, il n'aurait pas le droit de garder ce trésor ainsi de manière égoïste car il convient de souligner qu'il s'agit aussi d'enregistrements de Monk. Et, donc, en mémoire aussi de cette autre grande figure du jazz, il convient d'offrir au public ce trésor.

Ou souhaite-t-il les mettre à l'abri des requins ?
On peut évoquer plusieurs situations.
A l'époque, John Coltrane, tout comme Thelonious Monk, était sous contrat avec un grand label. Ce qui leur interdisait d'effectuer des enregistrements hors de ce label, sans autorisation préalable.
Si cela était la raison : il suffirait d'obtenir juridiquement une autorisation (donnée à posteriori). Ce label aurait à y gagner des lauriers de la part des passionnés de Coltrane et de Monk (d'ailleurs cela serait notifié sur la couverture du CD) et il aurait tout à y gagner (de ces lauriers) puisqu'en 2007, cinquante années se seront écoulées et que ces enregistrements pourront tomber, sans casse, dans le domaine public.

Autre situation : Ravi Coltrane ne trouve pas les moyens d'éditer ces bandes sans en prendre un minimum de bénéfices (ce qui est compréhensible).

Cette situation n'est pas rare.

En voici d'ailleurs un autre cas, notre deuxième exemple.
Dans les années 1960, Bud Powell a été accueilli en France par quelqu'un qui l'admirait et qui l'a soutenu d'une manière exemplaire, et sur tous les plans.
Ce qui contrasta avec le peu de soutien (financier) qu'il a obtenu Outre-Atlantique (suivez-mon doigt), notamment quand il a été hospitalisé.
Francis Paudras a réalisé de nombreuses photos de Bud Powell et il possédait de nombreux enregistrement de Bud.
De son vivant, il en a offert certains à Cecilia, la fille de Bud, qui ont été partiellement (?) commercialisés.

Donc, le fils de Francis Paudras possède des documents photographiques et sonores inestimables pour les passionnés de Bud.

Un journaliste nous a indiqué que le fils de Francis Paudras étaient souvent contacté à ce sujet par des compagnies de disques. Et qu'il redoutait de tomber sur des requins.
Donc, il s'agirait d'une situation peut-être similaire à celle que rencontre le fils de John Coltrane.

Ne conviendrait-il pas pour ce genre d'enregistrements, à condition qu'ils aient effectivement la valeur artistique qu'on leur attribue, qu'ils puissent être édités par une sorte de label indépendant qui n'éditerait que ce genre d'enregistrements et qui serait financé par des organismes publics et par le résultat d'une taxe qui serait imposée aux plus grands labels (leur nom serait mentionné sur le CD, pour les remercier de leur participation à ce sauvetage ; ce qui n'est pas rien du point de vue du prestige que ce genre de réalisation peut avoir aux yeux, ou plus précisément aux oreilles, de mélomanes qui sont aussi des consommateurs...).

Il existe d'ailleurs déjà certains labels indépendants qui se sont donnés cette tâche comme objectif, avec beaucoup de courage et de mérite, mais avec les moyens du bord... Nous évoquerons justement l'un d'entre eux dans le quatrième exemple.

Auparavant, nous relaterons un autre cas "juridique" dans un troisième exemple.
Il concerne encore une très grande figure du jazz : Charlie Parker. Sa dernière compagne, Chan, possède de nombreuses bandes qu'elle n'a jamais pu éditer car, n'ayant pas été mariée officiellement, elle en aurait perdu tout le bénéfice en les publiant. Il serait temps que les exécuteurs testamentaires se mettent d'accord et arrêtent d'exécuter le souvenir de Charlie Parker !

Quatrième exemple : Jazz Records est un label indépendant qui a été créé par le grand pianiste Lennie Tristano. Il a été dirigé successivement par ses filles, Carol et Tania. Plusieurs musiciens ont participé à cette belle entreprise (Lenny Popkin, Connie Crothers, etc.).
Ils ont d'ailleurs un site Internet : <
www.jazzrecordsinc.com>
Ils possèdent de nombreuses bandes inédites de Tristano et de divers membres de l'école de Tristano.
Donc, ces musiciens sont devenus des professionnels de l'industrie du disque. Ce qui leur donne une liberté importante en tant qu'artistes quand ils s'enregistrent eux-mêmes. C'est un des points essentiels qui avait conduit Charles Mingus à créer lui aussi sa maison de disque. Ce qui n'a jamais été bien vu aux yeux (et des oreilles !) des grands labels. Mais ils n'ont pas les moyens des grands labels...

En réponse à un e-mail adressé à Lenny Popkin, il m'a confirmé les difficultés pour réaliser la publication de tels bandes inédites.
Et pourtant, ils signent et persistent : récemment, ils ont pu éditer une perle rare : un inédit de Tristano avec la chanteuse Betty Scott.

Il conviendrait qu'un tel label courageux puisse bénéficier de l'aide que nous avons évoquée à la fin de notre précédent exemple.
Une autre solution serait qu'un tel label puisse s'associer à un autre label pour des projets ponctuels.
Cela ne serait possible que s'il n'y avait pas un risque que ce label soit absorbé (d'emblée ou progressivement).

Il aurait convenu de donner d'autres exemples ponctuels. Nous y reviendrons dès que possible.

N'hésitez-pas à nous communiquer un petit texte
évoquant de telles autres situations.

Pour terminer ce troisième sujet, nous évoquerons la question des enregistrements effectués par des radios ou TV.
Voici, pour ce faire, un exemple plus qu'éloquent.
Quand on se plonge dans la discographie de Lee Konitz (
Subconscious - Lee 1947-1982 de Michael Frohne), on est stupéfié par le nombre d'enregistrements de Lee Konitz effectués par des radios ou des TV de différents pays.
Et c'est particulièrement ÉNORME pour la France : et plus précisément en ce qui concerne les enregistrements réalisés pour l'ORTF ou pour France Musique (confirmés par André Francis).

Tout cela dort dans des caisses sombres à l'abri des oreilles des passionnés de Lee Konitz.

Y a-t-il quelqu'un, ayant une influence adaptée, qui s'en préoccupera un jour avant que l'on ne découvre, par un matin blafard, que ces bandes auront été détruites par les méfaits du Temps ?

A SUIVRE ?

© Copyright Dr Gilbert Maurisson, Jazz-Passion, 2002.
Page maintained by Christian Boullangier, août 2002.


index

 

E. Avertissement à tous les animateurs, organisateurs, producteurs et créateurs d'évènements artistiques ainsi qu'à tous les artistes.

" Depuis quelques années et sous couvert d'une loi française perverse et ignorée de beaucoup d'entre nous, un certain nombre de photographes se sont mis en tète de s'enrichir à bon compte et à vos dépens, en particulier dans le milieu du jazz.

Depuis toujours ces mêmes photographes ont pu accéder gracieusement à tous vos évènements musicaux, et au quotidien piller sans vergogne tout votre travail.

Ils ont fait de leurs photos un commerce lucratif et éhonté à travers le monde entier, sans jamais tenir compte de votre créativité, ni vous reverser de quelconques droits à l' image.

Bien au contraire, vous et beaucoup d'artistes concernés par ces images, vous avez toujours été obligés de payer pour avoir la moindre trace de documents photographiés vous concernant directement, soit dans vos espaces musiques soit à l'occasion de vos activités en matière d'enregistrements phonographiques.

Avec ma femme Odile, mon fils Eric et la Fnac (pour recel), nous étions tous assignés par le photographe Yves Carrère (Agence Mephisto) pour le délit de contrefaçon devant le Tribunal de Grande Instance de Paris le 4 Juillet dernier.

Ce photographe nous poursuit en acte de piraterie pour avoir réédité en CD et à 400 exemplaires un album d'Hilton Ruiz trio enregistré et photographié en 1981 dans notre propre établissement le Jazz Unité à la Défense.

Les photos prises cette année là à Jazz Unité avaient été payées à Yves Carrère à l'occasion de la publication de la première édition en LP de cet enregistrement.

Mais si nous devions être maintenant condamnés par le Tribunal de Grande Instance de Paris, il nous faudrait alors payer et plus de vingt ans après, plusieurs milliers d'euros pour la réédition de cet album en CD, alors que ni Hilton Ruiz et ses musiciens ni nous mêmes ne percevons de droits ou de dédommagements sur les images dont nous sommes les acteurs originels.

Amis organisateurs et producteurs de spectacles, dans l'avenir faites bien attention à tous les documents photos que vous utiliserez à l'occasion de vos manifestations artistiques.

Ne réutilisez jamais d'anciennes photos sans précautions ni garanties écrites.

Durant vos spectacles exigez des photographes présents dans vos espaces musiques, un certain nombre de photos gratuites ou libres de droits par conventions écrites ou contrats.

Boycottez les nombreux photographes malveillants qui sévissent actuellement en France, et qui vous rackettent grâce à leurs protections abusives non adaptées.

L'éditorial d'Yves Sportis ci-dessous montre bien à quel point d'esprit de lucre et de malhonnêteté certains d'entre eux en sont arrivés, dans un milieu à faible surface commerciale et où circule très peu d' argent.

Dans un avenir musical au paysage futuriste désincarné et où la fonction du "bel" objet disque tend à disparaître, voici quelques autres conseils à l'attention des producteurs phonographiques en particulier :

Comme dans beaucoup d'autres pays européens, réalisez vous-même ou faites le faire par vos proches, des photos à partir de votre propre matériel numérique.

Avec votre ordinateur, illustrez le plus souvent possible vos livrets disques ou autres supports sons avec des graphismes anonymes.

Et puis surtout, mettez tout en œuvre pour qu'au niveau des instances culturelles et administratives françaises et européennes, vous puissiez obtenir les droits et les royalties auxquelles vous avez droit, en tant que créateurs d'évènements artistiques."

 

Gérard Terronès
Disques Futura et Marge
http://disquesfuturaetmarge.ifrance.com


Voir aussi : Historique d'Odile et Gérard Terronès - Disques Futura et Marge


index

 

Édito

 

Ça ne fait rien, il y a des gens bien singuliers

Ceux qui connaissent la chanson de Georges Brassens comprendront le titre.
C'est l' histoire d'un producteur de jazz indépendant, un vrai, sans subventions, qui a produit depuis quarante ans des disques et des concerts de Dexter Gordon, Roy Haynes, Archie Shepp, Georges Arvanitas, David Murray, Mal Waldron, et de dizaines d'autres, connus et moins connus, de toutes nationalités et origines, qui a voué sa vie, sa santé et sa sécurité économique au jazz parce qu'il aime le jazz et les musiciens de jazz.

Il a géré plusieurs clubs à Paris, y a fait jouer une quantité astronomique de musiciens, de tous les styles, du new orleans au free jazz (comme dans ses disques). Il leur a organisé des tournées à travers l'Europe. Parce qu'il a fait tout ce chemin honnêtement avec les musiciens - on le respecte pour ça -, il vit aujourd'hui très modestement, sans luxe, sans retraite en vue, sans fortune, en continuant de produire des disques, des nouveautés et des rééditions, en investissant dans le jazz ce que les amateurs de jazz apportent avec fidélité.

Dans son histoire, qui recoupe l'histoire du jazz de 1960 à nos jours, des centaines de photographes sont venus chez lui, dans ses clubs, dans ses concerts, dans ses studios, dans ses séances d'enregistrement, prendre des photos des artistes que lui prenait le risque de défendre, de mettre en valeur et de faire vivre de leur art.

Il vient récemment de rééditer à quelques centaines d'exemplaires un album d'Hilton Ruiz, sorti il y a plus de vingt ans, enregistré et photographié dans son club d'alors (Jazz Unité). Il a pensé pouvoir utiliser les photos prises alors chez lui, dont certaines l'ont été sur le vinyle original - et payées - sans formalisme excessif (du genre de celui imposé par la loi Lang). Il se disait que son nom, Gérard Terronès, suffisait à garantir le paiement d'une petite facture pour quelques photos prises chez lui pour un tirage de quelques disques. Que le photographe en question, ayant aujourd'hui pignon sur rue, restait celui qui venait prendre les photos en demandant poliment qu'on le laisse entrer (sans payer), et en disant merci qu'on lui ait permis de côtoyer les artistes, celui qui semblait alors aimer le jazz.

Mais voilà, il a beau avoir ce passé richissime en art, il est toujours naïf, Gérard. Il n'a pas compris que son indépendance et son œuvre ne sont pas des motifs de respect mais d'envie, et que s'il faut s'en prendre jusqu'à sa liquette, il se trouvera toujours des gens bien singuliers pour le faire.

Cette histoire-fable pourrait faire sourire vu la taille économique du litige (tirage et nombres de photos). Mais quand on connaît les montants (des dizaines de milliers d'euros) réclamés pour les supposées atteintes au droit patrimonial, moral, etc., d'un photographe qui a exploité, pour constituer ses archives, le travail et les risques de Gérard Terronès dans ses clubs, ses concerts, ses disques, on se dit que la fable pourrait tourner au cauchemar pour l'homme qui a tant donné au jazz, au lynchage économique de l'indépendant, si la justice ne retrouve pas le gramme de bon sens que lui a ôté une loi d'exploiteurs camouflée sous les oripeaux de la défense des auteurs.

Alors on espère, bien sûr, le bon sens, et pourquoi pas celui d'un photographe revenu d'un délire procédurier contre l'un des personnages qui ont fait le jazz en France ; mais en attendant, Gérard et Odile Terronès, qui ont tant donné au jazz, aux musiciens, rythment leur présent sur les convocations et les tracasseries à un âge où d'autres s'inquiètent de leurs rosiers.

On vous parlait de l'illusoire solidarité du jazz dans notre précédent éditorial, on ne pensait pas trouver si vite d'autres exemples si marquants de son absence, qui confine ici au manque de respect. Et comme ils ne sont pas isolés, cela ne donne pas de ce secteur l'image béatement positive que supposent de nombreux amateurs de jazz. " Le jazz, c'est la vie " disait Archie Shepp, mais justement ce n'est que la vie...

(retour)

Yves Sportis
Jazz Hot
Juillet-Aout 2003

 

© Copyright Gérard Terronès (Futura et Marge) et Yves Sportis (Jazz hot), 2003.
Page maintained by Christian Boullangier for Jazz-Passion, août 2003.


index

 

F. Au sujet des intermittents du spectacle, et notamment des musiciens de jazz.

1. Lettre du Dr Gilbert Maurisson (Jazz-Passion) à Claudine François (pianiste) :

 

Bonjour,

Tu m'envois souvent des documents comme celui-ci (cf. infra en 2.) depuis que l'on se connaît.

Je les lis et je trouve qu'ils sont très pertinents.

Très peu de musiciens font, comme toi, ce travail de transmission d'informations sur les intermittents du spectacle. Bravo.
Je suis bien placé pour le constater vu le nombre de musiciens qui me contactent pour me demander d'annoncer leurs concerts ou sorties de disques, ou pour me demander de publier une présentation de leur travail sur le serveur Internet Jazz-Passion, ou si je pourrais leur trouver des concerts

Et, aujourd'hui, je me dis qu'il conviendrait, pour soutenir les intermittents du spectacle, que j'ouvre une rubrique sur Jazz-Passion pour retransmettre toutes ces infos importantes.

J'aurai dû, d'ailleurs, y penser plus tôt !

Jazz-Passion (<www.positifs.org/jazz-passion) étant devenu un des serveurs Internet consacré au jazz des plus consultés, on peut espérer que cette rubrique pourrait avoir un certain impact, déjà en sensibilisant le public et en informant les musiciens de jazz.

De plus, on ne parle pas assez des problèmes rencontrés par les intermittents du spectacle : c'est un sujet que les média abordent surtout en juin-juillet en regard des effets potentiels que peuvent déclencher, sur les manifestations estivales des intermittents, du spectacle rebelle à la passivité !

Je vais dès ce matin préparer une maquette pour l'envoyer à Christian Boullangier, le webmaster de Jazz-Passion.

Très cordialement et encore bravo pour ton engagement et celui de Jean Marc Bouchez (saxophoniste) qui a rédigé le document que tu m'as transmis.

Dr Gilbert Maurisson
Jazz-Passion
<www.positifs.org/jazz-passion>
Le 24 janvier 2005


2. Ton e-mail : Objet: Note sur la nouvelle circulaire d'application UNEDIC.

 

Le 23 janv. 05, à 23:56, claudine.francois a écrit :
De : Jean-Marc BOUCHEZ <jmbz@tele2.fr>
Date : Sat, 22 Jan 2005 16:47:25 +0100

 

Note sur la nouvelle circulaire d'application UNEDIC.

Voilà la dernière salopperie de l'UNEDIC : sa nouvelle circulaire d'application rédigée au mépris de toute démocratie sociale.
DIFFUSEZ, il ne faut pas laisser passer ça.

Note sur la circulaire d'application à l'attention des parlementaires

La nouvelle circulaire d'application Unedic applicable au 1er janvier 2005 change profondément les règles du jeu.

Au départ, les partenaires sociaux se réunissent le 1er décembre 2004 pour, entre autre, trouver un aménagement pour les allocataires qui ont un petit SJR. En effet, ces derniers peuvent ne jamais épuiser leurs 243 jours d'indemnités ou tout du moins de manière très lente et garder ce faible taux, donc ces très faibles indemnités pendant des années. L'idée était donc de recalculer régulièrement le SJR et de garder le plus élevé des deux (en comparant le SJR en cours et celui ainsi recalculé).

A la place de cela, l'Unedic invente une nouvelle règle : l'examen du dossier ne se fait plus lorsque les 243 jours d'indemnités ont été versés (principe de l'accord du 26 juin), si vous totalisez vos 507 heures avant épuisement de ces 243 jours.

La conséquence pour la plupart d'entre nous est double :

- Une indemnité journalière (IJ) dont le montant est revu à la baisse

- Moins de jours d'indemnités versés

 

En effet, le nouveau calcul de l'indemnité journalière prétendait inciter à la déclaration (en fait il n'atteignait pas son but). Pour cela la nouvelle formule applicable au 1er janvier 2005 est :

IJ = 19,5 % SJR + NHT x 0.026 + 10,25 (NHT : Nombre d?heures travaillées).

Il est simple de comprendre qu'avec la nouvelle circulaire, NHT sera toujours égal à 507 et non à 600 ou plus pour ceux qui travaillent beaucoup. Le montant de l'IJ est donc sévèrement en baisse et cela incite à la sous déclaration (il n'y a aucun intérêt à faire beaucoup d'heures).

On peut dorénavant remplacer dans la formule ( NHT x 0.026 ) par ( 507 x 0.026 ).

De plus, et c'est très grave, tout le reliquat de jours indemnisés est perdu.

Imaginez en effet que je fasse mes 507 heures au bout de 100 jours d'indemnisations. Selon l'accord du 26 juin, les ASSEDIC me doivent encore 143 jours d'indemnités, à la suite de quoi je réouvrirai des droits (j'ai mes 507 heures) pour 243 jours.

Avec ce changement de règle, mon reliquat de 143 jours est perdu !!

Seuls ceux qui ont des petits SJR, parce que primo entrants, peuvent bénéficier de ce changement. Ils repartiront avec 243 jours d'indemnités à un meilleur taux.

 

Une fois de plus, ce changement est scandaleux, sur le fond comme sur la forme.

Une circulaire d'application doit traduire un accord. Elle est rédigée par des techniciens de l'Unedic. Or, en 4 lignes, l'accord du 26 juin est modifié (en pire) dans sa règle de réadmission et de rémunération. Tout changement de ce type doit faire l'objet d'un avenant signé par les partenaires sociaux, soumis à agrément du ministère des affaires sociales.

On pourrait, à ce compte-là, rédiger une circulaire d'application prévoyant le rétablissement de l'annualité et de la date anniversaire comme le préconise M. Guillot.

C'est comme si une loi, une fois votée et appliquée, pouvait être profondément modifiée sans repasser par le parlement.

Sur le fond, c'est une fois de plus des droits très sévèrement amputés sans que personne n'ait pu en discuter ; même pas les partenaires sociaux !!

Ceux qui vont pouvoir regrouper leurs jours de travail en gros cachets (en sous déclarant) et étaler leurs 507 heures pendant les 243 jours d'indemnités seront les grands gagnants de cette nouvelle loterie.

 

Page maintained by Christian Boullangier for Jazz-Passion, janvier 2005.



Haut de page
 

Page maintained by Christian Boullangier for Jazz-Passion, 2002-05.
mise à jour en janvier 2005.