L'Organisation
Mondiale de la Santé (OMS) / World Health
Organization (WHO) vient d'annoncer dans le N°4 de son
journal "THE TB
TREATMENT Observer" (Février 1998) que les
résistances au traitement (Multi-Drug Resistances) de
la tuberculose (MDR-TB) concernent un nombre de plus en plus
élevé de pays.
Une étude
réalisée pendant trois année et
publiée en octobre 1997 indique que sur 35 pays
(correspondant à 20% de la population mondiale)*, un
tiers des malades ** se trouvent dans cette situation, avec
une fréquence allant de 2 à 14%.
C'est le cas de la Russie, de la Lettonie /Latvia
(résistance à au moins deux médicaments
chez 22% des malades), de l'Estonie, de la République
Dominicaine (résistances combinées dans 9% des
cas), de l'Argentine et de la Côte d'Ivoire.
Des résultats préliminaires indiquent que ce
serait aussi le cas en Inde (Delhi State où 13% des
malades présenteraient une MDB-TB) et en Chine (Henan
Province).
Causes : le phénomène
MDR-TB concerne particulièrement l'isoniazide et la
rifampicine, des médicaments fréquemment
utilisés. Ce phénomène survient
à l'occasion de traitements inadéquats
(médicaments ou posologies inadaptés,
traitements mal suivis). Ces traitements ainsi prescrits
permettent de supprimer la croissance de certaines souches,
mais par contre, ils favorisent la multiplication de souches
résistant à ces traitements
(phénomène de résistance acquise). La
transmission de ces souches résistantes d'une
personne infectée à d'autres personnes conduit
à une extension du nombre de malades
présentant d'emblée ce phénomène
de MDR-TB (phénomène de résistance
primaire).
Conséquences : l'extension du
phénomène de MDR-TB pour l'isoniazide et la
rifampicine est particulièrement alarmante car il
s'agit d'un des traitements les plus efficaces, et c'est
souvent le seul traitement auquel ont accès de
nombreuses personnes qui ne peuvent recourir alors aux
traitements sophistiqués et onéreux
utilisés dans les pays industrialisés (le
coût de ces traitements étant 100 fois plus
élevé, pouvant dépasser 250 000 dollars
par malade).
Cette conséquence
est d'autant plus dramatique en raison de l'extrême
contagiosité de la tuberculose à partir des
malades non traités (ce qui est encore le cas pendant
les 21 jours qui suivent le début du traitement) : on
a décrit le cas extrême d'un malade qui a
été à l'origine de la contamination de
668 personnes ("Le
Moniteur des Pharmaciens et des
Laboratoires",
N·2013, 21 janvier 1993).
* Argentine,
Australie, Bénin, Bolivie, Bottswana, Brésil,
Chine, Côte d'Ivoire, Cuba, Espagne, Estonie, États Unis, France, Inde, Italie,
Kenya, Latvia, Lesotho,
Népal, Nouvelle Zélande, Pays Bas
(Netherlands), Pérou, Portugal, Porto Rico,
République de Corée, République
Dominicaine, République Tchèque, Roumanie,
Royaume Uni, Russie, Sierra Leone, Suisse, Thaïlande,
Vietnam, Zimbabwe.
** Étude réalisée à partir de 50 000 personnes
atteintes de tuberculose.
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