Nous rappellerons
brièvement certaines précautions : elles sont
utiles pour les personnes infectées ou non par le VIH
et, notamment, pour le personnel médical.
En cas de test elisa
positif
et de Western-Blot
négatif : bien que le sujet soit
probablement sain, son sang ne devra pas être
utilisé pour des transfusions sanguines. Cette
mesure, en vigueur dans les centres de transfusion des pays
développés, n'est pas appliquée dans de
nombreux autres pays. De ce fait, il est conseillé
aux voyageurs
se rendant dans
certains de ces pays d'éviter de recevoir toute
transfusion superflue de dérivés sanguins en
cas d'accident, et d'être rapatriés rapidement,
si nécessaire, en métropole. Il est
conseillé que ces souhaits soient inscrits en
français, avec une traduction en anglais, sur un
bristol plastifié qui sera placé dans la carte
du groupe sanguin du voyageur.
Rappelons
l'intérêt du préservatif (pour plus de précisions,
se reporter à la rubrique
C.3. de notre
serveur Internet), particulièrement en cas de
nouveau
partenaire ou de
partenaires sexuels
multiples. Ses
règles
d'utilisation
doivent être bien connues : notamment, il doit
être mis dès le début de
l'érection, retiré à la fin du rapport,
puis jeté ; si ce rapport sexuel est suivi d'un
deuxième, il devra être
précédé d'une toilette intime des deux
partenaires et un autre préservatif devra être
utilisé. Seuls les préservatifs portant la
norme AFNOR devront être utilisés, et de
préférence ceux qui ont, à leur
extrémité, un réservoir
préétabli. Il doit être stocké
avant son utilisation dans un endroit sec et frais. Certains
conseillent, même s'il est déjà
prélubrifié, de le lubrifier avec un
gel à l'eau
(Hyalomiel, Try,
For Flay, Ky etc.).
De même, rappelons
l'intérêt des thérapeutiques de
substitution chez
les usagers de drogues (se reporter sur notre serveur
Internet à la rubrique des "Témoignages").
En cas de contact manuel
avec du sang ou des fluides corporels infectés, on
doit porter des gants qui devront ensuite être
détruits. Le matériel à usage unique mis en contact avec des substances
biologiques infectées doit être jeté
dans un container
rigide
prévu à cet effet : notamment les aiguilles
des seringues qui
ne doivent pas être
recapuchonnées. En cas de risque de projections,
comme c'est le cas chez le dentiste, le port d'un masque ou
de lunettes est conseillé. Les membres du personnel
de santé qui ont des lésions cutanées
doivent éviter temporairement le contact avec les
patients infectés par le VIH. Ces mesures
préventives sont valables pour d'autres infections, comme par
exemple l'hépatite B et C.
Le risque qu'un membre du
personnel soignant soit contaminé est estimé
à 0,37% ; pour un chirurgien, elle est possible, mais
très faible (0,05%).
En cas de blessure avec
risque de contamination par le VIH : on prélèvera un
peu de sang pour faire une sérologie VIH, un dosage
de l'antigène P 24 et une mesure de la charge virale
(ces tests seront répétés ensuite tous
les trois mois) ; on fera saigner et on lavera à
l'eau et au savon sans brosser, puis on désinfectera.
Un traitement préventif sera proposé. Pour ce
traitement, on a recommandé pendant longtemps de
l'AZT : actuellement, on utilise l'association d'AZT et de
3TC -voire une trithérapie-, en ajoutant de
l'indinavir en fonction de la gravité de la blessure
(ne pourrait-on pas utiliser une trithérapie
similaire où l'AZT serait remplacé par le D4T
?). Certains conseillent ce traitement pendant un mois, puis
de le poursuivre si la primo-infection est
diagnostiquée. Ce traitement serait efficace à
condition de le débuter dès les
premières heures qui ont suivi le risque de
contamination par piqûre ou blessure (ou par rapport
sexuel non ou mal protégé), et au plus tard au
3ème jour.
Le virus VIH est un virus
fragile, et, donc, le maintien des mesures universelles
d'asepsie est suffisant. En cas de blessure,
désinfection avec de l'alcool à 70°
(qui n'est
cependant pas actif sur le virus de l'hépatite) ou
avec de l'eau de
javel diluée à 10% (1 volume d'eau de javel dans 9
volumes d'eau).
Pour le nettoyage du sol
et des surfaces, on utilisera l'eau de Javel à 10%
qui inactive le VIH en une minute ; de même l'alcool
à 70°.
Pour la
décontamination du matériel médical non
jetable, on utilisera des désinfectants à base
de glutaraldéhyde pendant au moins 10 minutes ;
certains préconisent 20 à 30 minutes
(glutaraldéhyde à 2%, formaldéhyde
à 4%, formalin, etc.), ou la chaleur (120° C
pendant 30 minutes, ou 160° C pendant 20
minutes).
Nous terminerons en citant
quelques recommandations pour les patients infectés
par le VIH :
- éviter les
chats
(toxoplasmose),
ou respecter certaines précautions
hygiéniques (lui donner de
préférence des aliments type croquettes
plutôt que de la viande fraîche, lui mettre
un collier avec des clochettes afin d'éviter qu'il
n'attrape des souris, porter des gants pour laver son
bac, laver tous les jours son bac avec de l'eau
bouillante ou, mieux, avec un produit contenant de
l'ammoniaque) ; faire attention aux oiseaux ; éviter de boire
l'eau du robinet
(mycobactéries atypiques)
; attention aux blattes (cryptococcose ; contamination
aussi par les excrétions des
pigeons,
canaris
sur la surface
des fruits, par la poussière. La contamination par les
produits laitiers a été décrite).
Port de gants conseillé pour laver la
salade
(crytosporidiose), éviter
de mâchonner des graines de
céréales (aspergillose ; contamination
aussi par inhalation dans les champs de
céréales, par les poussières
végétales, au contact de volailles et de pigeons) ; contamination au contact des
oiseaux
et des
poulets
pour
l'histoplasmose (rare en France) ainsi que par les
légumes, notamment les champignons.
- la vaccination par le
polio
buccal, le
B.C.G. et la fièvre jaune
est
déconseillée. En effet, le risque de
stimulation
immunitaire susceptible de favoriser la
multiplication
du VIH n'est
pas exclu lors de l'utilisation de ces vaccins
vivants. Le médecin pourra
être amené à établir un
certificat de contre-indication (sans préciser la
cause) -voire même un faux certificat. En effet, la
législation de la médecine du travail n'a
toujours pas été modifiée et elle
rend donc toujours obligatoires certaines vaccinations pour
certaines professions : c'est le cas du B.C.G. (dont l'indication n'est pourtant
plus justifiée chez l'adulte jeune) et de la fièvre jaune
pour les personnels navigants aériens. Notons que
la non-vaccination ne fait pas courir de risque aux
personnes en contact avec ces patients sur leurs lieux de
travail ; par contre, un certificat de contre-indication
peut être préjudiciable pour ces patients.
La vaccination contre la grippe est aussi
déconseillée en raison de l'augmentation
transitoire de la charge virale qu'elle peut
entraîner.
De même, certains
médicaments, type immunostimulants (utilisés
couramment chez les sujets non infectés par le VIH),
ne doivent pas être prescrits à l'aveuglette.
La plupart sont déconseillés, sauf certains
immuno-modulateurs (par exemple le naltrexone qui, en
association avec des antirétroviraux, donnerait des
résultats intéressants).
Rappelons aussi que
l'antibiothérapie excessive peut favoriser le risque
d'apparition de résistances lors de leur utilisation
ultérieure, et favoriser les mycoses chez certains
patients.