B.
Examens biologiques complémentaires.
B.1.
Détail du bilan de base :
NFS, VS, TP, plaquettes,
lymphocytes totaux, CD4, CD8, CD4/CD8, charge virale, ag
P24, ac P24 quantitatifs, triglycérides et
éventuellement néoptérine RIA
(héparine congelée), B2M, (créatinine),
CD8 cytotoxiques, CD8 suppresseurs, Natural Killers et
dosage pondéral Ig G, A et M.
Ce bilan de
base
sera
complété lors du 1er bilan par
sérologie Western-Blot, hépatite B et C,
syphilis (TPHA, VDRL, FTA-abs, FTA IgM, TPI), toxoplasmose,
SGPT, SGOT.
Autres examens complémentaires à faire dans
les premiers bilans et si nécessaire
ultérieurement : radio poumons -face et profil-,
FO, scanner encéphalique -voire IRM.
Éventuellement, seront pratiqués : tests
cutanés (IDR 10 UI, IDR candidine, Multitest), dosage
complexe immuno-circulant, EEG.
En cas de candidose, il
est recommandé de doser : glycémie à
jeun, hémoglobine, ferritine, hormones
thyroïdiennes (TSH ultra sensible).
Le risque évolutif
de développer une pneumocystose dans les 6 mois est
de 35% avec des CD4 <200/mm3 ou 15%, et de moins de 5% avec des
CD4 >200.
De même, il y a un risque évolutif quand on
note une augmentation persistante de la B2M, de la
néoptérine ; ou en cas de diminution de l'ac
P24 ; ou de la réapparition de l'ag P24 ; et en cas
de charge virale élevée.
Cependant, rappelons que
la fiabilité de ces examens, surtout si ils sont pris
séparément, n'est pas de 100% ; ainsi une
étude a montré, chez des patients
présentant une lymphadénopathie ou un ARC
suivis pendant plus de 3 à 5 ans, une
évolution variable vers le SIDA : 80% de ceux qui
avaient une anergie cutanée, ou CD4 <200/mm3, ou CD4/CD8 <0,5 ou B2M >3
mg/l ; 95% de ceux qui avaient un ag P24 positif ; mais
aussi 40% ayant des CD4 >200/mm3, une B2M <3 mg/l et une
absence d'anergie, ag P24 négatif.
B.2. Fréquence des
bilans.
Pour des patients
symptomatiques
: tous les
trois
mois -voire
parfois plus rapprochés- en fonction des CD4 et de
la charge virale.
Pour des patients
asymptomatiques
; si CD4 >500/mm3 et d'autres marqueurs pas trop
perturbés : tous les six mois ; si CD4 <500 et surtout
<350/mm3 ou d'autres marqueurs
perturbés ; tous les trois mois -voire tous
les
2 mois si CD4 <200. En cas de charge virale supérieure à 30
000 copies/ml, et quel que soit le niveau des lymphocytes
CD4, cette fréquence pourrait être
ramenée systématiquement à 2 mois (et
encore moins si la personne est sous traitement
anti-rétroviral).
En cas de
ré-augmentation de la charge virale sous
trithérapie, le niveau de la charge virale doit
être vérifié dans les quinze
jours.
B.3. Précisions
pratiques.
Il est nécessaire
de remettre à chaque patient une copie des
résultats de ces examens complémentaires, qui
sont d'ailleurs sa
propriété. Ceci afin de faciliter,
notamment, la transmission des informations entre les
différents médecins qu'il pourra être
amené à consulter (par exemple médecin
hospitalier, médecin de ville).
À ce propos, on peut
déplorer que, très souvent, ces
résultats ne sont pas fournis par l'hôpital au
patient qui en fait la demande. Il s'agit souvent de
négligence, mais aussi, parfois, d'une
décision volontaire de certains médecins ; le
résultat, dans les deux cas, peut être préjudiciable pour le
patient et pour
une bonne relation médecin-patient (source de litiges
de plus en plus fréquents).